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Témoignage de Valérie, guérie après 40 ans de boulimie

Découvrez ici l’expérience de Valérie et sa guérison. Elle vous explique ce qu’elle a vécu pendant 40 ans de troubles alimentaires et de comportements boulimiques, mais aussi comment elle a réussi à s’en sortir et comment est sa vie aujourd’hui. C’est un témoignage qui va probablement beaucoup vous toucher et vous aider à croire en votre guérison.

» Je m’appelle Valérie, j’ai 47 ans,  je me sens libre et libérée de mon comportement alimentaire « hors norme ». Si on peut se sortir de la boulimie ? OUI, je peux en témoigner.

Je suis née boulotte, on m’a fait faire mon premier régime vers 6 ans en me disant juste que c’était pour mon bien. J’ai eu conscience de l’image de mon corps seulement vers 14 ans, et de l’importance qu’elle pouvait avoir pour trouver sa place en société. De là, je me suis lancée de moi-même à l’affût des régimes puisque ça semblait si important pour « les autres » d’avoir la ligne. A 17 ans j’en ai eu marre d’enchaîner les régimes, trop de contraintes pour que le résultat ne perdure jamais très longtemps. Je me suis dit que finalement ce serait bien plus simple d’arrêter carrément de manger pour éviter le yo-yo. Je me suis mise à manger rarement, très peu, et uniquement quand c’était inévitable « en public ». Ça marchait très bien, je fondais et on me félicitait d’une telle ligne. J’ai ressenti la phase jouissive de cet état durant 6 mois avant qu’une agression physique ne vienne tout chambouler…

Tous les jours (et je peux dire aujourd’hui : tous les jours à la même heure où avait eu lieu l’agression), je ressentais une irrépressible envie de manger. J’avais raconté l’agression à mes parents, mais encore une fois au nom de mon bien, on me demandait d’oublier vite tout ça et de vivre ma vie comme tout le monde…

Je prenais régulièrement du poids, en parallèle j’avais cette épée de Damoclès au dessus de la tête qui me rappelait sans cesse que le « gros » ne pouvait soi-disant pas avoir sa place en société. Comme je ne voulais plus entendre parler de régimes,  j’avais trouvé dans des magazines le système des « cures » qui offrait de rééquilibrer rapidement son poids après des écarts alimentaires (cure de sureau, de jus d’asperge, du grain de riz, soupe aux choux…).

Je m’autorisais  enfin à manger ce qui me plaisait sans complexes, et dès que mes habits posaient problème je faisais une cure de quelques jours. Ça n’a pas fonctionné très longtemps puisque je devais rapprocher de plus en plus les cures. J’en avais marre, je ne savais plus comment me débarrasser de ce problème alors je me suis adressée à des professionnels, il existait peut-être un traitement pour réequilibrer mes envies de manger…

Toute une batterie d’examens pour constater que mes prises de poids n’étaient pas dues à un dysfonctionnement connu puis mise en place d’un plan alimentaire équilibré. J’étais frustrée parce que ça ressemblait à la virgule près aux régimes qu’on m’avait fait faire à 6 ans ! J’avais beau dire que si je prenais un petit déjeuner ça me restait sur l’estomac, que je n’aimais ni fruits ni légumes, on me répondait qu’il fallait que je me force un peu et que je finirais par m’y habituer…

Je me suis sagement forcée quelques mois, jusqu’à ce que mes envies de manger librement deviennent obsessionnelles. La nuit je rêvais de bons petits plats, ça s’est mit à me réveiller, puis à m’empêcher de m’endormir. Des insomnies et des petits matins où j’étais écœurée à l’avance de ce que j’allais devoir manger.  Dès que je m’offrais un écart pour partager du bon temps avec des amis, ça amplifiait mes envies dès mon retour chez moi et j’étais toujours à deux doigts de céder à des compulsions, ça démultipliait mes insomnies et ma mauvaise humeur en journée. L’équilibre alimentaire s’est avéré contre nature pour moi mais on me proposait des somnifères, des anxiolytiques et des antidépresseurs pour faire face à tout ça…

Je faisais confiance à la médecine, j’aurais tout accepté pour ne pas passer du côté de la barrière des « gros », d’autant que le phénomène du surpoids commençait à se rependre et à générer des moqueries de plus en plus ouvertes ! Qui dit traitement neurologique médicamenteux dit aussi suivi chez un autre genre de professionnel : le psy.  Un nouveau sujet tabou est ainsi entré dans ma vie mais je m’en moquais puisque je savais tenir des secrets pour mon bien…

Bilan au bout d’un an et demi « de me forcer un peu » et d’avaler des cachets pour me soutenir : un zombi, 15 kilos de plus et un psy qui a fini par m’embrasser en me plaquant contre la porte de son bureau…  J’ai tout arrêté du jour au lendemain, en voulant être « comme tout le monde »,  je m’en éloignais de plus en plus. Je pensais, après ça, avoir les meilleures raisons du monde de me sentir seule et incomprise. J’ai pris sur moi de me débrouiller à nouveau seule et j’ai reperdu rapidement tout mon poids grâce à une nouvelle mode qui venait de sortir dans les magazines : compter les calories, manger ce qui nous plaît sans dépasser le seuil…

La suite on la connaît toutes et tous en nous servant aussi longtemps qu’on le peut de tous les subterfuges à notre disposition. A 34 ans, épuisée, j’ai fini par baisser les bras et me résigner : j’arrêterai de me battre,  je mangerai jusqu’à plus faim et on verrait bien…

5 ans plus tard, en obésité morbide, exclue de la société, je décidais de mourir. J’avais pris toutes les dispositions administratives et financières pour partir « proprement » (n’embêter personne et  expliquer mon choix par écrit pour qu’aucun ne culpabilise). Une dernière conversation avec une ancienne amie a, en quelques secondes à peine, fait basculer tout mon état d’esprit.  Elle venait de me demander un service tellement humiliant, montrant qu’on pouvait me faire preuve d’un manque de considération inouï, que je suis rentrée dans un état de rage et de colère d’une intensité que je n’avais jamais connu. Le déclic s’est fait là pour moi : la colère extrême et salvatrice, déclenchant l’instinct de revanche, voire de la vengeance !

A partir de là, j’ai dressé la liste de toutes les personnes pour qui il paraissait à présent évident que je ressente un tel niveau de colère, j’étais comprise dans le lot. Je me suis abonnée à internet qui venait à peine de faire son entrée chez les particuliers, et j’ai furieusement recherché tout ce qui pourrait être utile à « redorer mon blason » aux yeux des personnes inscrites sur ma liste. En découvrant tous les possibles d’internet j’ai aussi découvert, à presque 40 ans, le monde qui m’entourait comme je ne l’avais jamais vu ni entendu. C’est aussi là que j’ai découvert les mots : anorexie, boulimie, hyperphagie… Tout moi vécu par plein d’autres personnes !

Internet m’offrait le pouvoir de la connaissance et j’étais bien décidé à m’en servir, ça peut paraître très bête de lire ça aujourd’hui avec le recul ou quand on n’est pas une femme de ma génération. Moi ça a changé toute ma vie et ma façon de voir la vie ! J’avais accès à toutes les informations pour faire des choix : MES PROPRES CHOIX en « connaissance » de cause ! Je suis née et j’ai grandis à une époque où l’échange d’informations n’existait pas, ni le téléphone portable, ni les grandes surfaces, ni le sida, ni ni ni…. J’ai vu et vécu toutes ces évolutions sans en comprendre les impacts, on avait le charme de la naïveté ?

J’ai choisi en priorité de faire le régime Dukan qui venait de sortir et correspondait le plus à mes goûts alimentaires. J’ai aussi choisi d’y associer certaines de mes anciennes habitudes de boulimique : m’isoler, tout contrôler, pratique du sport à l’excès, purge, sens du détail et de la perfection pour aller jusqu’à prévoir et anticiper les opérations esthétiques qui me retendraient la peau. J’avais si longtemps subit la boulimie que je voulais, par esprit de revanche pour ça aussi, inverser les rôles et que ce soit elle qui me serve cette fois ! En 8 mois j’ai perdu 41 kg et, sur internet encore, j’ai trouvé comment déjouer la médecine et faire prendre en charge mes opérations (ça valait bien le remboursement des somnifères et cachets qu’ils m’avaient fait ingurgiter à l’époque !).

Je venais de finir de « réparer » le physique, en parallèle j’enquêtais (toujours sur internet) sur les aspects psychologiques de ces soi-disant maladies que j’avais eu : anorexie, boulimie, hyperphagie… Et ne surtout pas retomber dans ces travers ! Quand je repense à toutes les âneries que j’ai pu lire, ça fait froid dans le dos… J’en arrivais même à me sentir affectée à l’idée que les jeunes générations devaient lire ça, sûrement le croire même puisqu’elles n’avaient pas connu le monde avant que toutes ces maladies du comportement alimentaire se mettent à pleuvoir du ciel…

ON PEUT SE SORTIR d’un comportement alimentaire hors norme oui, en comprenant avant tout pour qui et pour quoi la norme alimentaire a été crée et évolue sans cesse… Prendre le temps de comprendre tout ça est primordial, j’ai pris beaucoup de temps pour remonter aux origines de tout ça et redescendre les 2 pieds sur terre ! Mais j’en suis libérée, très heureuse depuis des années, et d’une indétrônable confiance sans avoir eu à tuer une seule personne de mon ancienne liste lol

Quand je suis tombée tout à fait par hasard sur le blog de Magali, j’ai trouvé que dans cette jungle c’était l’une des rares à mouiller la chemise dans le bon sens, à partager de très bonnes informations. Elle a raison, on peut s’en sortir !

Pour ma part, la colère a vraiment été le déclic de mes changements au rapport alimentaire, et l’esprit de revanche a entretenu ma motivation à changer. J’ai arrêté de me remettre en question, de douter de moi à chaque fois qu’un élément ou qu’un évènement extérieur venaient me perturber et m’emporter dans une nouvelle pulsion alimentaire. J’ai construis mon droit à avoir ma propre vision du monde, des choses, mon droit à être qui je suis et non plus ce qu’il faut que je sois… J’ai rédigé la liste de mes valeurs personnelles et appris à les affirmer :

Je n’aime pas les légumes ? Qu’on ne me dise plus de faire avec…

Je n’aime pas l’esprit de compétition ? Je reconnais mes limites et je trouve un autre moyen de réaliser mes objectifs…

Je n’aime pas l’hypocrisie ? J’arrête de me battre contre ça en apprenant les notions de confiance vigilante…

Je n’aime pas être le « dindon de la farce » ? Je me sers de mes échecs et déceptions pour lister ce que je ne ferais plus et trouver de nouvelles façons d’approcher vers ma réussite et mon plaisir…

J’aime qu’on m’aime ? Je reconnais mon besoin, je le nourris en n’autorisant plus personne à mal m’aimer ou  m’aimer pour ce que je ne suis pas… En commençant par moi-même…

J’aime comprendre comment les choses fonctionnent pour ne plus avoir à les subir ? Je m’informe en lisant divers auteurs et sources sans leur laisser le pouvoir de la science infuse, j’apprends à ressentir ce qui est bon ou pas pour moi grâce à mon intuition, je décide de ce que j’entends comme vrai ou faux pour me positionner… Et je m’y tiens…

J’aime qu’on me respecte ? Je me fais respecter en ne demandant plus aux autres de prendre soin de moi car c’est de l’ordre de ma responsabilité…

Ces exemples font partie de toute une liste des engagements à prendre envers soi-même, prendre confiance en soi c’est construire ses propres fondements pour ne plus dépendre de ceux des autres… C’est faire fleurir son Être, un arbre s’enracine profondément avant de pouvoir bourgeonner… Il ne puise pas sa sève dans la forêt qui l’entoure mais produit la sienne pour abonder…

Quand l’arbre se met à végéter, soit il se laisse mourir, soit il s’autorise un temps de « repos » pour mieux se déployer la saison suivante. J’ai végété, j’ai hésité entre mourir et m’autoriser des temps de repos, j’ai choisi ! Comme je ne suis pas superwoman et qu’assumer ses choix ne peut  pas reposer 24h/24 sur sa seule détermination ou volonté pour évoluer dans le bon sens, j’ai cherché des béquilles (un peu comme des tuteurs qui aident les arbres à pousser droit), j’en ai retenu 2 :

Le « Rescue » issu des Fleurs de Bach, il apaise et réconforte immédiatement lorsque je me sens ébranlée par une émotion.

Le magnésium qui calme l’excitation du mental et le terrain anxieux.

Si à la même époque j’avais eu accès à l’hypnose, je m’en serai également servie ! Elle a la particularité de pouvoir offrir un support qui permet d’évoluer sans que ça ne repose que sur ses efforts personnels. Elle offre des « vacances » bien méritée !

J’ai découvert cette technique sur le tard mais je m’en sers aujourd’hui pour d’autres avancées. C’est un outil que Magali met à disposition et que je recommande ardemment.

Autres témoignages à découvrir sur des personnes en voie de guérison :

Témoignage de Plectrude, anorexique boulimique depuis 3 ans

Témoignage de Marie-Line, qui progresse énormément après 30 ans de boulimie

Témoignage de Solange, dont la guérison de la boulimie lui a changé sa vie

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