3 raisons de ne pas avoir honte d’être boulimique
La honte est un élément très fort chez les personnes boulimiques. Dans cet article, je vais vous donner raisons qui vous montrent que vous n’avez pas besoin d’avoir autant honte de votre boulimie.
1) De nombreuses personnes sont boulimiques comme vous
Quand on est boulimique, le sentiment de solitude est très présent. On a tendance à croire qu’on est tout seul à vivre ça, à vivre dans ce mal-être et dans cette peur de la vie.
Peut-être connaissez vous ce sentiment que vous n’êtes compris par personne ou que vous ne pouvez pas en parler car vous pensez que personne ne peut comprendre votre souffrance et que personne ne peut vous aider ?
Alors là, le sentiment d’être seul au monde est très présent et très pesant. C’est encore plus marqué lors des crises ou juste après. Une personne boulimique va penser inconsciemment qu’elle est la seule à faire ça, à manger de grandes quantités de nourriture et à se faire vomir.
De même, elle va souvent croire qu’elle est la seule à faire ça parmi ses amis et les gens qu’elle côtoie.
Et bien dites-vous qu’il y a beaucoup plus de gens boulimique que vous ne ne le croyez. Selon les statistiques que j’ai trouvées, en France, il y environ à % des personnes âgées entre 18 et 35 ans qui ont connu une période de boulimie, dont 99 % sont des femmes. Donc, proportionnellement, il y a de très grandes chances pour que vous côtoyez, au travail et surtout à l’école, des personnes comme vous, sans le savoir.
Et j’aimerais vous donner un autre exemple de pourquoi vous êtes entourés de personnes comme vous sans le savoir. Depuis quelques années, je commence à parler plus ouvertement de ma boulimie. Et depuis que je suis guérie et que j’ai le projet professionnel d’aider les personnes boulimiques à guérir, je parle très souvent de la boulimie. Et je peux vous dire qu’il y a pas mal de personnes qui m’ont alors avoué qu’elles étaient elles aussi boulimiques.
Je pense même à une personne avec qui j’étais très proche pendant deux ans et on s’est rendus compte quelques années après qu’on était toutes les deux boulimiques pendant ces deux ans mais on ne se dévoilait pas. C’est pour vous dire à quel point les personnes boulimiques sont très douées pour cacher leur maladie.
Tout ça pour vous dire qu’il y a de fortes chances pour que vous côtoyez vous aussi d’autres personnes comme vous. Vous n’êtes pas tout seul. Et même si vous ne côtoyez aucune autre personne boulimique, vous pouvez voir sur internet, et notamment dans les forums, qu’il y a énormément de gens comme vous.
Vous vivez tous à que près les mêmes difficultés, les mêmes souffrances, les mêmes actes. Et j’ai vécu moi aussi la même chose que vous pendant 8 ans.
Donc apprenez à relativiser et à ne pas avoir honte de ce que vous êtes. Détendez-vous. Vous ne pourrez commencer à guérir que le jour où vous accepterez que vous êtes comme ça, que ça fait partie de vous en ce moment.
2) Les autres ne voient pas la boulimie de la même façon
Quand on est boulimique, on a généralement très peur du regard de l’autre sur ce que l’on vit dans la maladie.
Avez-vous souvent peur qu’on vous découvre en train de faire une crise de boulimie? Ou qu’on découvre que vous avez mangé des quantités de paquets de gâteaux en peu de temps ?
Si cela vous est déjà arrivé, peut-être avez-vous ressenti énormément de honte le jour où quelqu’un a découvert vos crises de boulimie ?
En fait, cette peur d’être découvert est lié à l’image de soi. Vous avez consciemment ou inconsciemment peur qu’on vous imagine en train de vous empiffrer de nourriture et de vomir. Cela provoque une image de dégoût pour vous et vous avez peur qu’on vous voit comme une personne dégoûtante et ça casserait alors l’image de la femme parfaite que vous essayez de donner. Vous avez peur qu’on vous juge sur ça.
Après chaque personne boulimique a plus ou moins peur de cela et certaines personnes arrivent à faire des crises de boulimie devant leur famille ou leur entourage. Mais la peur de donner cette image concerne toutes les boulimiques car il est très difficile d’en parler à toutes les personnes qu’on rencontre sans difficultés. Même moi, j’ai mis du temps à en parler, même après être guérie.
C’est tout à fait normal de ressentir cette honte parce que vous savez ce que c’est vraiment, ce qu’est la boulimie au quotidien.
Mais sachez qu’il y a beaucoup plus de personnes que vous ne le croyez qui ne savent pas vraiment ce que c’est. Il ont entendu le mot à la télé ou dans les magazines. Mais beaucoup de personnes pensent qu’être boulimique, c’est seulement manger un paquet de gâteaux entier ou trop manger à un repas par exemple. Ils ignorent parfois que la boulimie, c’est aussi se faire vomir. Beaucoup n’ont d’ailleurs pas idée de la quantité énorme de nourriture qu’une personne boulimique peut avaler en très peu de temps. Ils sous-estiment généralement la quantité.
J’ai d’ailleurs été très surprise quand j’ai osé en parler à mon copain, avant qu’on soit ensemble. J’ai mis plusieurs semaines avant de lui dire mais il savait que j’avais quelque chose de lourd à lui avouer. Et quand j’ai décidé de lui dire que j’avais été boulimique, sa première réaction a été de me dire « ah c’est que ça, je croyais que tu avais été violée ». Et là je me suis rendue compte à quel point les gens n’ont pas conscience de la souffrance et du quotidien difficile qu’apporte la boulimie. Seules les personnes boulimiques, et les personnes qui s’intéressent de près à la boulimie sachent ce que c’est vraiment.
De plus, je suis amenée régulièrement à parler de mon ancienne boulimie car je rencontre beaucoup de gens à qui je dois parler de mon projet professionnel. Et les seules réactions que j’ai vues ont été de s’intéresser à ce qu’est la boulimie, de me dire que c’était un beau projet, de me dire qu’elles sont elles aussi boulimiques ou aucune réaction. Jamais personne n’a fait une remarque négative sur le fait que j’étais boulimique.
Donc détendez-vous là aussi. L’image que vous pouvez donner si vous dévoilez votre boulimie n’est pas du tout celle que vous croyez. Et si jamais une personne était amenée à vous critiquer ou vous juger négativement, c’est que ce n’est pas un ami ou une personne qui mérite de rester avec vous. Dans ce cas, je vous conseille de l’éviter le plus possible ou de ne pas la voir du tout. Cela ne sert à rien de rester avec des personnes qui vous font du mal. On ne vit pas sur terre pour s’entourer de gens qui sont méchants avec nous.
3) La boulimie est le reflet d’une personne merveilleuse
Contrairement à ce que vous croyez peut-être, vous êtes une personne extraordinaire. Vous avez de nombreuses qualités que vous ne soupçonnez pas.
Personnellement, je suis très fière d’avoir été boulimique. Bien sûr, je ne me disais pas ça au début de la boulimie, mais vers la fin, j’ai commencé à me dire que c’était une expérience très enrichissante, qui m’a permis de grandir et qu’au final la boulimie est liée à des qualités qu’on a en excès.
Le problème, c’est que toutes ces qualités excessives nous posent alors des grosses difficultés pour soi.
Par exemple, on est très sensible, on ressent peut-être beaucoup les émotions négatives mais on ressent également plus fortement les émotions positives, plus que la majorité des gens.
On est également très persévérant, on est prêt à ne jamais laisser tomber certaines choses. Notamment lorsqu’après chaque crise, vous vous dites que c’est la dernière et que vous allez arrêter. A chaque fois vous retombez, et à chaque fois vous vous relevez. Et ça c’est le signe que on est capable d’être très persévérant.
On aime également s’améliorer, se diriger vers la perfection, être la personne la mieux possible. Le problème c’est que du coup vous cherchez trop la perfection qui est inatteignable. Et vous cherchez trop la perfection aux yeux des autres avant tout, et beaucoup moins pour vous mêmes.
On est naturellement bon et très gentil. On aime faire plaisir aux autres et ils apprécient bien souvent notre compagnie. Mais, cela est un peu trop présent chez la personne boulimique, surtout quand ça va à l’encontre de ce qu’on veut ou de ce qu’on aime.
On aime également le contact avec les autres, on est sociable. Le problème est que dans la boulimie, vous aimez tellement être avec les autres, que vous ne supportez pas la solitude. Vous avez trop besoin de l’autre, vous en êtes dépendant.
Et j’oublie des qualités que vous avez. Je peux donc vous dire que vous êtes une personne extraordinaire, il faut juste que vous appreniez à vous en rendre compte vraiment.
J’espère que cet article vous a aidé à prendre conscience qu’il n’y a pas besoin d’avoir aussi honte de la boulimie et que c’est une expérience extraordinaire. Mais ça vous en aurez sûrement plus conscience le jour où vous serez guéri.
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